L‘Essentiel de l’Économie et de l’Immobilier

Vendredi 10 février 2023

MARCHÉS IMMOBILIERS

Institut Montaigne – Les Français au travail : dépasser les idées reçues – publié en février 2023

Cette étude, réalisée par l’Institut Montaigne auprès de 5 000 répondants entre le 23 septembre et le 6 octobre 2022, traite de 5 thématiques : 1/ La satisfaction au travail, 2/ le temps de travail, 3/ le télétravail, 4/ le rapport à la retraite et à la fin de carrière et 5/ le rapport à l’évolution et la mobilité professionnelle.
L’Institut Montaigne compare les résultats par rapport à ceux d’autres études menées post-confinement et relève des changements moins radicaux que précédemment.

1/ Une satisfaction au travail élevée et équivalente à la période antérieure à l’épidémie

77 % de travailleurs se déclarent « plutôt satisfaits » ou « très satisfaits » de leur travail. Nous sommes à des niveaux équivalents à la période pré-Covid où différentes études indiquaient des niveaux compris entre 75 % et 78 %.
Il faut souligner que les travailleurs indépendants sont en moyenne beaucoup plus satisfaits de leur travail, quels que soient les aspects mesurés dans l’enquête.
Sans changement par rapport à la période pré-pandémie, les sujets d’insatisfaction pointent les mêmes thématiques :

  • la reconnaissance du travail : 38 % se disent insatisfaits vs plus de 40 %, voire 50 % avant Covid ;
  • le manque de perspectives d’évolution professionnelle : 42 % vs 53 % en 2018 ;
  • la possibilité de télétravailler : 32 % des salariés se disent « très insatisfaits » et 17 % « peu satisfaits » de leur situation face au télétravail ;
  • mais surtout la rémunération : 46 % des salariés et 38 % des indépendants se disent insatisfaits de leur rémunération.

A l’inverse, participer à une cause sociale ou environnementale génère un important niveau de satisfaction, mais ne pas y participer n’est pas un facteur d’insatisfaction.
Il faut souligner que le degré de satisfaction ou d’insatisfaction est très peu corrélé aux facteurs socio-économiques (CSP, âge, sexe, secteur d’activité, pénibilité).

2/ Une durée de travail moyenne qui dépasse les 35 heures :

69 % des actifs à taux plein indiquent travailler plus de 35 heures, 29 % entre 30 et 35 heures et 2 % moins de 30 heures.
Le cadre traditionnel de la semaine de 5 jours est devenu minoritaire. Ils sont 60 % des salariés à déclarer travailler parfois après 20h ou le week-end. Les cadres sont de plus en plus nombreux à pratiquer des horaires atypiques.

60 % des salariés estiment que leur charge de travail a augmenté au cours de 5 dernières années et ils sont un quart à la trouver excessive. Ce jugement est davantage lié à des facteurs d’ordre subjectif qu’à la durée du travail : relation dégradée avec le management, forte charge psychique, faible autonomie.
Il en est de même pour la pénibilité physique et encore plus pour la charge psychique qui peuvent s’expliquer par une insatisfaction sur la rémunération ou le manque d’autonomie au travail et non par des critères objectifs.

3/ Le télétravail reste plébiscité

Même si 60 % des travailleurs en sont encore exclus, le télétravail reste la principale rupture par rapport au monde pré-covid : 33 % des travailleurs sont dans cette situation en 2022, contre 3 % en 2017.
L’expansion du télétravail a eu un effet direct sur l’émission de CO² grâce aux trajets domicile-travail évités.

Selon la majorité des salariés interrogés, le télétravail apporte à la fois plus d’autonomie au travail et une meilleure efficacité ainsi qu’un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle. A l’inverse, les interactions professionnelles et sociales sont sacrifiées.
La durée de télétravail idéale tourne autour de 2 à 3 jours par semaine.

D’après cette enquête, le télétravail ne semble pas provoquer de surcharge de travail ou de risques psychiques même si d’autres études récentes montrent l’inverse.

4/ Un rejet massif du report de l’âge de la retraite

Seuls 7 % des actifs interrogés estiment que l’âge minimum légal de 62 ans n’est « pas assez élevé » et 48 % le jugent même comme « excessif ».
Ce rejet massif ne s’explique pas uniquement par les conditions de travail objectives mais par des raisons subjectives de mal-être général par rapport au travail.
Des salariés prêts à consentir à des sacrifices.
44 % des actifs seraient d’ailleurs prêts à accepter une pension réduite pour partir plus tôt en retraite.
De même, une majorité relative (41 %) des sondés déclare souhaiter un « aménagement des conditions de travail quelques années avant le départ à la retraite » quand seuls 38 % déclarent souhaiter travailler jusqu’à la retraite « dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui ». Enfin, 20 % des salariés seraient prêts à travailler moins ou sur des fonctions différentes, quitte à voir leur rémunération rognée.

5/ Des aspirations d’évolution professionnelle contrariées

Le souhait d’évolution professionnelle est très répandu : 55 % des salariés ont pour projet d’évoluer au sein de leur entreprise, 37 % pensent quitter leur entreprise d’ici deux ans et 10 % envisagent d’effectuer une reconversion professionnelle, notamment pour devenir indépendants.
Des moteurs identiques semblent animer ces aspirations : l’insatisfaction ressentie dans le travail et le manque de perspective de carrière plus que la volonté de réaliser une vocation.
La mobilité professionnelle reste cependant faible puisque la durée moyenne d’occupation d’un emploi est élevée en France, et stable au moins depuis le début des années 2000. La peur en est la principale cause : la crainte d’une perte de rémunération, peur de l’échec et du changement en général.

Sujets pour lesquels les actifs sont les plus satisfaits au travail 

Source : Institut Montaigne

Synthèse rédigée par Charles-Henri de Marignan,
Analyste Senior, Pôle marchés immobiliers – MRICS

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