Les indices IEIF en Bourse
Situation en septembre 2017
En octobre, le FMI confirme la reprise mondiale sur un rythme de 3,6 % en 2017 et 3,7 % en 2018, avec une accélération de la croissance en Europe, au Japon, en Chine et aux Etats-Unis. Les conditions monétaires continueront de rester favorables dans un contexte de normalisation monétaire graduelle, mais la recherche de rendements par les investisseurs et le recours à l’endettement, comme facteur de vulnérabilité, est clairement dénoncé. L’heure n’est pas à l’euphorie, en regard d’une reprise jugée incomplète. Le bas niveau des taux d’intérêt nominaux et la taille démesurée du bilan des banques Centrales démontrent le peu de marges de manœuvre en cas de chocs. Les réformes structurelles et budgétaires sont désormais incontournables pour baliser la croissance.
Aux Etats-Unis, pas de changements fondamentaux majeurs sur les perspectives de croissance du FMI : 2,2 % en 2017 et 2018. La lecture des indicateurs conjoncturels reste satisfaisante même si les ventes au détail ont récemment déçu. Le taux de chômage continue son recul à 4,2 %, niveau le plus bas depuis Novembre 2000, les créations d’emplois sont en moyenne de 170 000 par mois sur les neufs derniers mois, et la hausse des salaires se confirme : +2,9 % sur un an, le rythme le plus élevé depuis juin 2009.
En France, révisions en hausse de la croissance à 1,6 % en 2017 et 1,8 % en 2018. Les indicateurs suggèrent que la reprise est auto-entretenue depuis les 4 derniers trimestres avec des enquêtes d’opinions au plus haut en lien avec la reprise observée. Si le taux de chômage se repli à 9,3 % en France métropolitaine, le halo du chômage reste élevé. La croissance de l’emploi à hauteur de 270 000 emplois par an, continue de favoriser la demande mais plus de trois quart de ces emplois restent crées dans les métropoles abritant plus d’un million d’habitants. La mise en place des premiers mécanismes incitatifs pour stimuler l’investissement et l’innovation sont un premier pas pour supporter la croissance mais les défis restent majeurs à moyen terme. L’agenda des réformes dépendra de la croissance de l’emploi en 2018 mais d’ici là, l’appréciation de l’euro risque de peser sur les exportations. L’heure est à la reprise mais pas à l’euphorie, donc prudence sur la croissance espérée des loyers.
En zone euro, le FMI donne un satisfecit en haussant ses prévisions de croissance à 2,1 % en 2017 et 1,9 % en 2018. L’Allemagne reste le chef de file avec une accélération de la croissance à 2 % en 2017 et un léger ralentissement à 1,8 % en 2018 : les capacités des taux d’utilisation sont au-dessus de leur moyenne de long terme, et certains segments de l’économie montrent des signes de tension. Pas question de surchauffe, puisque l’inflation reste à 1,8 %, mais le pic de croissance semble atteint, information clé pour les investisseurs immobiliers. En Espagne, les marchés minorent le risque politique, potentiellement en vertu de la présence tutélaire de la Banque Centrale Européenne. L’IBEX ne s’est érodé que de 2,58 % et le spread de taux avec les Bunds s’est détendu depuis le 4 octobre dernier. Sans sortie par le haut, la vraie victime serait la Catalogne qui concentre 16 % de la population et 19 % du PIB : la région absorbe près de 21 % des investissements direct étrangers (IDE) et contribue à plus d’un quart des exportations espagnoles. Les réactions des grandes banques Caixa et Sabadell à la posture de Puigdemont suggèrent le gel instantané des IDE vers la Catalogne, ce qui pèserait de facto sur le potentiel de croissance de la région. Sur le marché immobilier, les transactions sont à l’arrêt en attendant une sortie politique par le haut mais la prime de risque à Barcelone a déjà implicitement bondi. Espérons que le risque catalan ne soit pas la cause d’un déraillement plus sérieux, avec des dommages collatéraux sur l’ensemble de la zone. Au Royaume-Uni, l’enlisement se poursuit, au-delà des discussions sur le Brexit : croissance estimée à 1,7 % pour 2017 et 1,5 % en 2018. Les indicateurs conjoncturels continuent de s’éroder. Sur le marché immobilier, pas de hâte : tout vient à point pour qui sait attendre.
Taux d’intérêt
Aux US, l’inflation sous-jacente s’est raffermie à +0,13 % en Septembre dernier, niveau inférieur à celui attendu par les marches. Toutefois, sur les trois mois, l’inflation est à 2 % contre 1,5 % sur les six mois. Ce constat laisse la possibilité pour la FED de faire un léger tour de vis en Décembre. Côté BCE, la feuille de route sur la réduction du programme de rachat d’actifs est attendue pour le 26 octobre : horizon potentiellement étendu à 6 mois et montant réduit à 40 milliards d’euros par mois. La BoJ maintient sa posture accommodante, en dépit d’une accélération de la croissance : l’inflation sous-jacente reste bien inférieure à 2 %.
Béatrice Guedj
Directrice de la recherche
Extrait de l’étude « Les indices IEIF en Bourse » rédigée par Béatrice Guedj (Directrice de la Recherche) ; réservée aux adhérents de l’IEIF.
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